ELEGANTE – ABDU SALIM – SEXTET :

Maxime DELPORTE (Contrebasse)

Rémi LECLERC  (Piano)

Olivier SABATIER (Trombonne)

Nicolas GARDEL (Trompette)

Frederic PETITPREZ (Batterie)

Abdu SALIM  (Chef d’orchestre / Compositeur-arrangeur / Saxophone )

Pascal GARMENDIA: Ingénieur son enregistrement et mixage. 

Artwork : Pascal Garmendia

Photographie : Ricard Rois

Production : Black Stamp Music

Éditeur : Black Stamp Music 

Présentation du disque : 

             Il est des musiques qui d’emblée suggèrent un flot d’images si intense qu’elles se déroulent devant vous comme un film. Il est des musiques qui marient  l’horizontalité mélodique, la verticalité harmonique et la pulsation rythmique avec une telle perfection qu’elles s’imposent  dans la surprenante nudité de leur évidence. Il est des musiques qui semblent suspendues hors du temps des modes et des époques … la musique d’Abdu Salim possède toutes ces qualités et bien d’autres. Voilà des années qu’elle traine au fond de l’etui du tenor élimé, résonne dans quelques clubs obscurs ou festivals européens, court sur les doigts effilés du grand ninja black dans une quelconque chambre d’hôtel. Cette musique, Abdu Salim la porte en lui comme un chevalier son armure, avec une détermination qui défie le temps et les croisades perdues. Abdu joue du jazz avec cette classe et cette émotion de bluesman qui relègue la virtuosité au rôle de valet de pied, toujours au service des mélodies, jamais en evidence. Et pourtant … le sextet de choc qui l’accompagne pour cet opus n’en manque pas. Avec une moyenne d’âge étonnament basse pour une formation de ce niveau, les jeunes loups du géant américain trouvent ici un terrain des plus propices à l’expression de leur fougue et de leur talent respectif. La musique dont il est ici question vient d’une époque ou le jazz se dansait, se fredonnait, une époque  révolue ou certains avançaient à pas de geant … ou les accords resonnaient avec Verve ou une certaine « blue note ». A bien des égards, « Elegante » s’il porte bien son nom, pourrait être perçu comme un revival, mais il n’en est rien ! C’est bien un classique qui s’impose à nous enregistré et mixé en deux jours comme il se doit , sans artifices, sans informatique avec pour seuls ornements une flute ou un triangle ajoutés par le maître en une prise … comme un symbole du dénuement quasi ascétique dans lequel Abdu a rangé sa vie. Sa musique, grandiose, émouvante prouve au grand Frank Zappa que non, le jazz n’est pas mort ! Abdu est un oiseau et son saxo vole de branche en branche se pose sur les accords avec une incroyable maestria, mélange d’insolence et de naiveté, d’animalité et de raffinement, qui le place dans la cour des plus grands sans l’ombre d’un doute. Mais, si l’on peut sans fin disserter et s’attarder sur les interpretations, le plus frappant ici reste l’écriture et la puissance évocatrice des thèmes. Rien n’est gratuit ni superflu sur cet enregistrement, à l’image de son créateur. Que le nom d’Abdu Salim ne figure pas au pantheon des grands du jazz de notre époque est une injustice que nous nous devons de réparer au plus vite !  

 

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